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Le bonheur est en nous...

Le bonheur : Cet instant que l'on voudrait éternel. Ce sentiment momentané que l'on aimerait plénitude absolue. Tout le monde le recherche. Chacun de nous l'a connu et n'a pu le retenir. Ou le poursuit toujours, insatisfait. Toute personne en a sa propre conception quand beaucoup ne saurait même pas l'expliquer.

Il est temporel. Il est volatil mais où le cherchons nous ?

Certains le trouve aux côtés de leur moitié. Amoureux de l'autre, ils sont vides, incomplets, une fois seuls.

D'autres accumulateurs croient posséder le bonheur lui-même quand ils ont assez de biens pour remplir leur âme. Leur maison et leur vie entière se résument au verbe AVOIR quand leurs frères et sœurs n'ont d'autres choix que de FAIRE comme s'ils étaient heureux. Leurs journées sont pleines, leur agenda aussi, mais une fois seuls, dans leur coin sans personne avec qui pleurer ou rire, sans action à accomplir, sans bien à chérir, ils restent éteints.

Et si le bonheur résidait dans le verbe ÊTRE ?

Et s'il était en chacun de nous ?

J'aime, quand je suis seule, rendre visite à une drôle de môme. Elle habite dans mon corps, elle vit encore dans ma chair.

Comme la bête noire, dans le toril, elle me dit de foncer, de courir plus près des manades et de rechercher où sont passé les couleurs du vent. Écorchée, elle veut retrouver ses fleurs, les sentir et oublier ses peurs.

Je prend un peu d'elle et lui envoie beaucoup de moi maintenant. De la chaleur pour essuyer ses pleurs et de la confiance en ces secrets d'antan.

Elle m'a tant donné. Des rêves pour aller de l'avant, des journées ensoleillées à courir à travers les champs qui me réchauffent quand il fait trop noir et trop froid pour croire en moi. Elle a gardé pour moi un paysage peint de rouge, de noir, de bleu et de blanc chantant en moi mes origines. Une personnalité taurine qui me pousse à aller vers le ciel.

La peur du vide est restée en moi. La môme me souffle qu'il y a plus effrayant que regarder, du haut des gradins, l'arène attendant la bête : s'asseoir au beau milieu de sa vie et trouver dans son cœur le néant.

J'aime, de temps à autre, retrouver une ado encore tremblante. Elle vit dans ma tête et me murmure que son intuition était la bonne.

La foi a toujours été la voix de la sagesse appelant en moi. L'ado, souriante, me rappelle :

― Tu ne l'as pas écouté tout de suite. Tu as du trouver ta voie. La tranquillité de l'âme a un prix. Tu l'as payé à coups d'erreurs qui t'ont construites. Regarde ce que la foi a fait de toi.

Oui, je garde d'elle l'amour de la lutte et de la persévérance. Mes ennemis d'hier étaient ma timidité et l'injustice. Aujourd'hui, la force de caractère donne la main à la droiture pour servir les valeurs auxquelles je crois.

Oui, je garde d'elle l'odeur du bitume, la crainte de la mer et le respect pour mes pairs.

Quand mes pieds frappaient le pavé des ruelles, je ne m'imaginais pas écrire un jour ces lignes. Tout était caché, enfoui sous une vile vie déjà en ruines, que d'autres avaient bâtie pour moi.

Ma tête est pleine de ces souvenirs là. Les rêves d'une gamine et les tourments d'une jeune fille qui ont fait de moi ce que je suis vraiment.

Mon cœur à moi n'est pas vide. Il porte, en lui, le Divin qui guérit les blessures et efface les erreurs et me montre le chemin.

J'étais, je suis et resterais cette enfant qui rêve, cet ado qui tremble et cela fait de moi la femme qui écrit sa vie sur les traces d'une Plume ayant écrit précédemment.

Combien de personnes sourient et pleurent de l'intérieur.

Je suis de ceux qui croient que l'on peut ÊTRE amené à pleurer parfois tout en souriant au bonheur de toutes ses dents.

Être et se sentir vivant, paisible sur le chemin que l'on a choisi, en se ressourçant, c'est ma définition du bonheur à moi.

Être aimé par soi-même avant de pouvoir donner de l'amour aux siens.

Être indulgent envers soi-même pour pouvoir comprendre les autres.

Être en paix où que l'on soit, en couple ou pas, nos enfants près de nous ou ayant suivi leurs propres pas...la paix est la clé du bonheur caché en nous. Arrêtons de lui courir après partout.

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