Papa, je voulais te dire...
Aujourd'hui, nous sommes le 03 novembre, un jour qui veut dire beaucoup pour moi.
Juste envie de nous rappeller qu'il n'est pas de hasard sur cette terre. Juste des chemins secrets qui nous mènent bout à bout vers ce que nous sommes vraiment. Vers notre destin.
La vérité est une force souvent refoulée, bafouée, ou ignorée. Ce que beaucoup de personnes semblent ne pas savoir c'est qu'elle a un don: elle sait se faire petite pour mieux apparaitre sous son vrai jour. Il suffit d'être patient !
Ces quelques mots te sont destinés, papa !
Papa, je voulais te dire...
que j'ai aimé tes silences sans les comprendre,
ces moments où tu étais à notre écoute.
L'air distrait ou inconscient,
tu ne manquais pas de nous défendre.
Nous te croyions spectateur, tu étais combattant !
J'ai aimé ton charisme et ta prestance
quand d'autres les confondaient avec le mépris.
Ta solidité à toute épreuve était ta chance,
les anges gardiens qui t'ont gardé en vie.
Un roc nourri de larmes comme le sol a besoin de la pluie !
Papa, je voulais te dire…
que, maintenant je sais, tu as réussi
à me murmurer tes origines du plus profond de ton mutisme.
Tu as su me transmettre l'amour des hauteurs et de la terre,
de la droiture dans la vie, et de la profondeur d'esprit.
Tu as réussi à remplir mon cœur de couleurs et
mes oreilles de sons inconnus qui m'attendent encore,
à me faire aimer les montagnes sans m'en parler
si bien qu'avec un berbère nommé Djebaili je me suis mariée.
Papa, je voulais te dire...
quelle ironie ! Je porte jusque dans mon nom
la trace de ce que tu as tant voulu taire.
Que ça fait mal d'apprendre à 40 ans ses racines
par une autre que toi et sa langue assassine,
Que ça fait mal de pas avoir pu poser entre tes doigts
un de mes livres qui porte tant de toi.
Mais, surtout, ce qui fait mal
c'est de ne plus pouvoir, à jamais, te prendre dans mes bras !